La ferme de Sidonie revit

À force de persévérance, Margareth et Philippe Fonteneau ont transformé l’ancienne ferme oléronnaise qui les a vus naître en une chaleureuse maison d’hôtes.

La ferme de SidonieC’est au terme d’un long combat juridique que Margareth et Philippe ont pu récupérer la maison familiale, nichée à la Menounière, un village côtier de l’île d’Oléron. Celle-là même où ont vécu plusieurs générations de Fonteneau et où le frère et la sœur ont fait leurs premiers pas. D’après les recherches menées par cette dernière, férue de généalogie, la famille se serait installée dans ce lieu- dit au XVIIe siècle, dans une sobre longère qui a laissé la place, à la Belle Époque, à une bâtisse de style « balnéaire » ou néo- basque.

La ferme de SidonieGrâce à la viticulture, les aïeuls vivent alors des heures prospères. Jusqu’en 1990, La ferme de Sidonie, du nom de l’arrière- grand-mère, est restée le siège de l’exploitation agricole familiale. L’étable, transformée aujourd’hui en atelier d’artiste, a longtemps abrité les vaches et le cheval. Mais, en raison d’une succession complexe, la maison s’est trouvée divisée. Margareth avait l’usage de certaines pièces quand les autres sont restées condamnées pendant quasiment trente ans.
La situation s’est débloquée en juin 2014, lorsque le frère et la sœur ont appris que la bâtisse familiale risquait d’être rachetée par un promoteur immobilier. Ils ont alors uni leurs forces et leurs ressources pour pouvoir l’acquérir. C’est à ce moment-là qu’a germé dans leur esprit l’idée de la rénover de fond en comble pour y accueillir des hôtes. Ils ont choisi de se consacrer entièrement à ce nouveau projet et se sont attelés aux lourds travaux : le confort y était en effet quasiment inexistant. La ferme de SidonieCes travaux, ils les ont réalisés en grande partie eux-mêmes, en privilégiant des matériaux écologiques dans le respect du bâti ancien. Symétrie, débords de toit, moulures, pointeau et toitures en tuiles plates, la maison pré- sente des caractéristiques typiques de l’architecture oléronnaise et se trouve, de ce fait, classée à l’inventaire patrimo- nial de la commune de Saint-Pierre.

Artistes

La ferme de SidonieLes belles photos de Philippe, qui a quitté la restauration pour se consacrer à cette passion, ornent dorénavant les murs des lumineuses chambres aux tonalités gris tendre. Margareth, ancienne couturière de formation, a peint les décors fleuris des rideaux. Les pieds en bois flotté des lampes de chevet ont été réalisés par leurs soins dans l’atelier qu’ils partagent. Margareth y expose les tableaux qu’elle réalise avec des fleurs séchées aux côtés des œuvres de son frère.
Le soir, c’est face à une bonne flambée que l’on dîne d’un filet de maigre en provenance directe de la criée du port voisin de la Cotinière et d’une salade de fruits de mer aux herbes sauvages. Des plats préparés avec talent par la maîtresse des lieux, qui laisse mijoter ses confitures dans de grandes bassines de cuivre et accompagne le petit déjeuner de recettes maison. Elle chérit particulièrement ces moments d’échange où, autour d’une table gourmande, elle peut faire profiter ses visiteurs de l’histoire de sa famille, tout en leur faisant découvrir le mode de vie de ces « gens de la campagne » qui peuplaient l’île.

La ferme de Sidonie
Prix des chambres : 70 € en basse saison et 80 € en haute saison, petit déjeuner inclus. Table d’hôte sur réservation,à partir de 16 €.
La ferme de Sidonie, 4 bis, place des Tilleuls, la Menounière, à Saint-Pierre- d’Oléron (17). Tél. 05 46 75 94 53.

 

Carnet d’adresses
■ à visiter
L’écomusée du Port des Salines Sur ce site de découverte du marais salant, qui comprend un écomusée, vous pourrez participer en saison à une visite commentée, faire un tour en barque ou rencontrer le saunier. Vous pourrez aussi y acheter votre sel, préparé avec de multiples aromates par James Robert, talentueux propriétaire du Relais des Salines, le très plaisant restaurant installé sur le site depuis 1993.

■ à déguster
Les huîtres de Fort-Royer, au sud de Boyardville, dans cet authentique village ostréicole, les cabanes en bois sont construites au milieu des claires et des chenaux sur un site naturel. Il est possible, à marée basse, de visiter à pied les parcs à huîtres (visite guidée de 3 h) ou d’assister aux différentes étapes de l’ostréiculture, depuis l’élevage jusqu’à l’affinage dans les claires. Toutes les visites se terminent par une dégustation.

■ Une bonne table
Depuis la ferme de Sidonie,on se rend à pied aux Saveurs des îles, l’excellent restaurant que Patrick et Cécile Daudu ont construit de leurs mains sur un terrain familial à la Menounière. Ils rapportent de chacun de leurs voyages des épices et produits aux saveurs lointaines que Patrick mêle avec art aux productions de l’île. Un vrai régal (fermé entre Toussaint et mars).

Plus d’infos sur : www.encharente-maritime.comFB tourisme.charente.maritime.