Dans cette discrète capitale du surf, on cultive le chic avec décontraction.
Autour du lac marin et du golf, nichées dans la verdure, les larges et hautes villas à façade blanche, rayées de pans de bois rouge, symbolisent Hossegor. C’est Alfred Eluère, un promoteur des années 30 inspiré par l’esprit de son temps et par la magie du site qui a donné son style à la station balnéaire. Elle dégage une élégance qui reste associée à un goût cultivé pour le sport comme pour la discrétion. L’antithèse de Biarritz, sa plus tapageuse voisine. « On n’y vient pas pour se montrer mais pour profiter de vacances sportives en famille, ou se reposer », souligne la styliste Isabelle Varin qui y vit à l’année. Les grandes demeures familiales regroupent en effet, le temps d’une parenthèse estivale, plusieurs générations sous le même toit. Les enfants apprennent à nager à la piscine du Sporting, ce manifeste de l’architecture basco-landaise construit en 1927 et qui abrite, au milieu des pins, courts de tennis, piscine, casino et fronton de pelote basque. Petits, ils passent leur journée au club des Pingouins de la plage Blanche du lac. On s’y inscrit de génération en génération depuis 1947. Les parents eux s’adonnent au golf sur le plus ancien parcours français après Pau. Avec une décontraction sans ostentation. Ici le snobisme, justement, c’est d’être chic sans effort. On prend la vieille Méhari pour parcourir les deux kilomètres qui séparent le lac de la plage. On fait ses courses sur le marché tout en parcourant nonchalamment les deux principales rues commerçantes. Le jean se porte avec des espadrilles à semelles compensées revisitées dans de belles matières et on retrousse les manches d’une chemise en lin sur un bermuda en toile ou un chino.
Des people discrets
Une tenue dans laquelle on reconnaît difficilement quelques people très discrets comme Francis Cabrel, Virginie Ledoyen ou Alain Juppé. Mais Hossegor est loin d’être une belle endormie. Si les arts, les lettres –Françoise Sagan y écrit Bonjour Tristesse en 1953 – et les sports élégants ont offert à la ville sa renommée après guerre, c’est le surf qui lui a fait connaître ses heures de gloire. Dans les années 1960, attirés par ce sport mythique, les premiers surfeurs apparaissent alors comme des marginaux. Avec leur mode de vie proche de la nature, ils bouleversent les usages locaux, en apportant cette touche de décontraction, qui, ajoutée à l’élégance en vogue, confère tout son charme à la station. Hossegor devient la capitale du surf : la fédération française n’en a pas bougé depuis 1964. « Le surf a réveillé la station balnéaire», observe Alain Paysan qui dans son salon de coiffure pour hommes créé en 1974 a vu passer des générations de familles en villégiature. « Les enfants s’y sont mis, et maintenant qu’ils sont devenus avocats ou médecins, ils continuent à pratiquer ». L’industrie du surfwear y a installé ses flagship stores ouverts 7 jours sur 7. Avec dans son sillage, son lot d’icônes comme le champion Jérémie Florès. Un petit air de Californie semble dorénavant souffler sur le front de mer, qui prend vie quand le soleil se couche.
À 50 m du golf, un hôtel à la déco chic (à partir de 210 € la nuit) et aux petits-déjeuners ultra-copieux (14 €). Plus confidentiel, le cabanon pour 6 personnes à louer (2375 € la semaine) face à la plage Sud. Avec une grande terrasse pour profiter du coucher de soleil ! Hôtel 202, 202 avenue du Golf tél. 05 58 432 202 Hossegortravel : 06 88 34 68 60
Fondée après-guerre, la Pâtisserie du golf continue à faire saliver les gourmands. On y vient pour les créations de Pascal Ges comme la tartelette aux framboises (3,80 €) ou le gâteau basque (partir de 2,50 €) que l’on peut déguster dans l’adorable salon de thé Chez Pauline (164, av.Paul-Lahary, Hossegor). 495 avenue du Touring Club, 40150 Soorts-Hossegor Tél. : 05 58 43 52 15
L’Étiquette est à la fois une cave et un bar à vin. On choisit son vin (de 3 à 7 €), dans le magasin selon un code couleur et on le déguste en extérieur sur des tables hautes autour d’une assiette de jambon de Bayonne et de fromage de breb)is (12 €. Il faut y arriver de plus en plus tôt pour être sûr d’avoir une place (jusqu’à 23h00). 6 Place des Pins Tranquilles, 40150 Soorts-Hossegor, tél. 05 58 72 89 07
Valentin Houssier, propriétaire de Little Princess et d’Hossegor’s Sandwiches, a repris cet établissement, sauvant ainsi une ferme familiale située à une vingtaine de kilomètres dans les terres. Le lait de leurs vaches sert d’ingrédient principal aux glaces crémeuses déclinées en 40 parfums (2,50 € la boule). Tante Jeanne 45 avenue Paul Lahary 40150 Hossegor. Tél. : 05.58.43.96.38
Dans une cabane à huîtres du lac. On y déguste les huîtres élevées par Jérôme Labéguerie (10 € les 12 N°3) avec un verre de vin. Les fins gourmets se pressent quant à eux aux Jean des Sables (menu midi à 33 €). La Cybèle d’Hossegor, 1, avenue du Tour du Lac (jusqu’à 23h00) tél. 06 73 34 21 62 Jean des Sables 121 Boulevard de la Dune, tél. 05 58 72 29 82