Au revoir Novart, bonjour le FAB

Le nouveau Festival international des arts de Bordeaux Métropole démarre le 1er octobre pour trois semaines de spectacles et de performances en salle et hors les murs.

Si Novart et Des souris, des hommes, respectivement 11 et 8 éditions au compteur, ont amorcé leur fusion en 2015, ils ne forment dorénavant plus qu’une seule et même manifestation sous le nom de Festival international des arts de Bordeaux Métropole. Ce FAB est placé sous l’égide de Sylvie Violan, directrice de la double scène conventionnée Le Carré-Les Colonnes, dont le projet a séduit Alain Juppé.

En quoi 2015 était-elle une année de transition ?
Lors de la dernière édition de Novart, j’ai choisi de tester quelques nouveautés. Comme le changement de date —il démarre plus tôt et se déroule en partie sur les vacances scolaires —, pour attirer un public plus large, plus familial. Un nouveau public que je souhaitais aussi toucher par une programmation en journée, hors les murs, incluant des évènements gratuits. C’était le cas par exemple de la performance “Red Ball” de l’artiste Kurt Perschke, qui changeait sa grosse boule rouge de place tous les jours. Les compagnies ont d’autre part investi des lieux inédits comme Darwin ou les Vivres de l’art. Le marché couvert du parking Victor-Hugo a été transformé par l’association Chahuts en lieu de vie, ouvert à tous, pour discuter, danser ou boire un verre. Avec une belle réussite si on en juge le nombre de participants (54 500) et le taux de fréquentation (87 %). Nous poursuivons en 2016 dans cette voie.
Qu’est-ce qui caractérise ce nouveau festival ?
En premier lieu, j’ai voulu que ce festival soit accessible à tous en faisant en sorte que chacun puisse se sentir concerné par la diversité des propositions. Avec une ligne artistique claire visant à montrer la créativité de la scène internationale comme la richesse de nos compagnies régionales. Il m’a également paru important de le rendre pluridisciplinaire et décloisonné en mettant en lumière les artistes contemporains du Proche et Moyen-Orient et en gommant les frontières entre les arts. La création artistique me semble en effet une approche intéressante pour sortir des préjugés.
Quels seront les temps forts de cette édition ?
Avec près d’une quarantaine de propositions différentes, difficile de ne mettre l’accent que sur quelques-unes. Néanmoins, la performance inaugurale de Station House Opera est un évènement exceptionnel. Leurs “Dominoes” relieront symboliquement Saint-Médard à Bordeaux, ce qui mobilisera sur deux jours près de 300 bénévoles. Dans un autre style, les deux jeunes Finlandaises de Metsä convieront un public familial à découvrir la nature autrement. Tiago Rodrigues, le directeur du Théâtre national de Lisbonne, présentera au Carré sa dernière pièce “Bovary”, quand les deux comédiens et agriculteurs du Teatro delle Ariette investiront la récemment ouverte Vacherie de Blanquefort avec “Tout ce que je sais du blé”, un spectacle qui mêle cuisine et théâtre. L’écrivain et metteur en scène syrien Amre Sawah abordera la question du statut de réfugié, dans un endroit tenu secret. À la Cité du vin, on assistera à un spectacle d’Ingood Company, incroyablement drôle, sur le système économique et au Casino Barrière à une chorégraphie du Burkinabé Salia Sanou, qui utilise la danse pour évoquer des thèmes forts comme le déracinement ou les frontières. À noter aussi les “Impromptus musicaux” de l’Opéra national de Bordeaux qui réuniront en plein air, dans trois lieux différents, 30 choristes et 15 musiciens. Enfin je voudrais souligner le travail réalisé par Sana Yazagi qui s’attache avec son site Creative Memory à recenser l’ensemble de la création syrienne depuis 2011. Les œuvres qu’elle a sélectionnées seront présentées à l’Institut Bernard Magrez. Et bien sûr, toujours un point de rencontre intergénérationnel “La Fabzone” pour se restaurer ou échanger. Il sera cette année 4, rue Jouannet, à deux pas de la place de la Bourse.

 

Pratique
Pour profiter de tarifs préférentiels et de l’accès gratuit à certains évènements : le pass Fabaddict à 5 €. Réservations des places sur fab.festivalbordeaux.com.
Billetterie à partir du 6 septembre à l’Inox, 9 rue des Capérans à Bordeaux du mardi au samedi (12-14 h et 16-19 h). Infoline au 06 63 80 01 48 du mardi au samedi (12-14 h et 16-19 h).